Patrimoine - Ville de Gaillac
L'abbaye Saint-Michel
Ce vaste édifice fut entièrement reconstruit à la fin du XIIIe siècle en briques comme tous les grands monuments de la région à cette époque à cause de la facilité de l'emploi de l'argile et de son coût modeste. L'abbatiale Saint-Michel est un bon exemple d'édifice méridional faisant transition entre art roman et art gothique et où l'impression de puissance est accentuée par la présence d'un clocher-tour sur la façade principale, de larges contreforts venant maintenir les murs latéraux. Le plan intérieur est organisé autour d'une nef unique faite pour la meilleure portée de la parole du prédicateur et d'un choeur entouré d'un déambulatoire distribuant trois chapelles rayonnantes, comme aurait été conçue une église de pèlerinage avec un couloir des reliques ce qui a peut-être été dans les intentions des moines reconstructeurs, profitant du passage des nombreux pèlerins faisant étape à Gaillac, vers Compostelle.
L'église Saint-Pierre
Egalement reconstruite au XIIIe siècle, elle est connue depuis le Xe siècle. Elle présente une immense façade sur rue, enrichie d'un somptueux portail de pierre à colonnettes rajouté en hors-d'oeuvre au XIVe siècle. C'est l'un des plus beaux de ce type en Languedoc. Très restaurée au XIXe siècle (choeur) elle présente une tour-clocher imposante qui servit de point de surveillance durant les conflits et conserve une cloche célèbre du XVe siècle, la Candeilho. A l'intérieur, on peut y admirer de beaux autels en marbre du XVIIIe siècle, un retable à la Vierge en boiserie d'époque Louis XIV avec des toiles de Marini (début XIXe siècle) et plusieurs autres toiles dont un saint Louis en prière par Dufau, élève de David.
Le château de Foucaud
La ville de Gaillac est propriétaire de l'un des plus beaux ensembles patrimoniaux du XVIIe siècle du Midi de la France avec le château et le parc de Foucaud. Jacques de Foucaud qui avait constitué ce domaine y associa vite son frère Arnaud, dès 1658 qui en fut finalement le seul propriétaire quelques années plus tard. Le domaine passa en 1722 par mariage à la famille d'Huteau. A la fin du XVIIIe siècle, le comte d'Huteau élargit le domaine et en doubla la superficie. Au début du XIXe siècle fut crée la perspective Nord fermée par un nouveau bâtiment en hémicycle : les écuries où l'on adjoignit un autre bâtiment pour les voitures. En 1870, Valentine d'Huteau, après avoir épousé Bernard de Puységur, fit passer le domaine dans la famille de son mari par rachat aux cohéritiers de sa femme. Leur fils Arnaud de Puységur vendit finalement la propriété à la ville de Gaillac après des transactions compliquées qui durèrent dix ans et qui aboutirent à un prix de 120 000 Francs.
Sans affectation, au début, les communs souffrirent puis furent transformés en bains-douches, en 1934 après que l'on eut sauvé in extremis les façades sur parc qui furent protégées au titre des monuments historiques en toute hâte. On put ainsi conserver ce superbe ensemble de murs pignons aux bas-reliefs de briques formant décor d'arc de triomphe surmontés de frontons triangulaires. Cet édifice est l'un des rares ensembles d'architecture palladienne de c etype dans la région. Les autres communs avaient été détruits en 1925. En 1934, le maire, Jean Calvet décida de la création d'un musée dans le château sous le nom de "musée du Parc".